Alors qu'il assistait à un spectacle de music hall, Ferdinand Parpan se souvient avoir été fasciné par l'accordéoniste
Il réalisera par la suite d'autres musiciens : violonistes, harpistes, trombonistes, trompettistes, etc.
Dans chacune de ses représentations, l'instrument occupe le premier plan, impose sa forme et s'imbrique dans celle du musicien.

Ses musiciens s'accordent parfaitement et ne forment plus qu'un avec leur instrument: dans le cas du Violoniste, nous ne distinguons plus qu'une ligne où le bras du musicien et son instrument sont soudés l'un à l'autre; avec le Guitariste, la hanche se confond avec la guitare, et le bassin du Joueur de banjo est fondu dans son instrument. Le secret de cette série réside dans l'émotion, la sensibilité et dans l'osmose du musicien avec son instrument et la musique qu'il joue.

Ferdinand Parpan sculpte des musiciens au corps tendu par l'intensité de la musique qu'ils interprètent - tel Le Joueur de bandonéon en bronze, qui allie un aspect dynamique, avec ses bras qui se tendent, à un aspect statique, avec ses jambes fermement campées. Parpan, par sa façon de sculpter et à travers sa recherche d'abstraction, n'atténue pas pour autant le désir « d'écouter » ces instruments et leurs mélodies.

Dans le cas du Violoncelliste et du Corniste, on ne distingue pas les traits des musiciens ni les contours précis de leurs instruments: ce sont en effet les lignes générales qui rythment la sculpture. Néanmoins, la pureté des formes est respectée, comme nous pouvons le constater avec Le Contrebassiste pour lequel Ferdinand Parpan a imbriqué le musicien dans son instrument. Avec Le Violoniste, le sculpteur donne corps à la musique qui devient une composante à part entière de l'œuvre et atteint une remarquable qualité d'expression.