C'est dans le silence de son atelier que Ferdinand Parpan a imaginé et conçu une importante série de figures humaines, de torses, de couples, de nus qui nous émeuvent et nous bouleversent par leur splendeur virginale. En célébrant le corps, Parpan célèbre la vie en y incluant ses sentiments, aboutissant de la sorte à des corps, des nus absolument parfaits.
Ferdinand Parpan nous offre des sculptures dont il est le seul à connaître l'origine. Il essaie d'explorer le tréfonds de l'homme afin d'établir une communication avec notre perception. Chaque être est unique et multiple, et Parpan sait rendre cette multiplicité. Nous pouvons reconnaître une part de nous-mêmes en admirant, par exemple, Le Nu assis recueilli: il a en effet un geste spontané, libre, qui rend cette sculpture réellement émouvante.
En travaillant le plâtre, épreuve préliminaire à la fonte, ou tout autre matériau, il décortique, en quelque sorte, un corps existant. Il refuse l'anecdote, comme avec ce Torse de femme en albâtre, pour lequel Parpan a réalisé une superbe torsion. Il sculpte ses nus en souplesse, en leur gardant un certain rythme. Leur force s'affirme par un modelage large et imposant, qui n'exclut pas une fluidité des lignes. Avec son Torse de femme en marbre rose, il nous présente une femme aux formes amples, dans toute la splendeur de sa chair épanouie. Mais par son attitude, un bras replié derrière la tête, l'autre cachant sa nudité, elle se révèle être aussi une femme pudique et réservée. Il hôte les détails superflus et donne à sa sculpture une douceur et des émotions par la magie des formes, comme dans Le Couple dansant en bronze, avec cette ligne puissante, ou dans Le Couple amoureux face à face debout qui traduit parfaitement la notion d'unité fondamentale que l'artiste se plaît à fixer dans la matière en une forme à la fois solide et gracieuse.
La forme que Parpan crée n'est pas due au hasard, mais elle est dictée par le matériau choisi. « La matière impose sa propre forme à la forme, dit-il, et la forme métamorphose la matière : le bois de la statue n'est plus le bois de l'arbre, le marbre sculpté n'est plus le marbre de la carrière. »
Jean-Charles Hachet
Ferdinand Parpan
L'intuition des formes
Somogy Editions d'Art